Une rencontre qui laisse de marbre. [Liam Johansen]

Le train s'arrête enfin, je regarde par la fenêtre et songe à cette nouvelle vie qui commençait devant moi, comme le début d'un film. Je me lève, prend mon sac et descend, tout le monde s'agite entre et sors en vitesse du wagon, on se bouscule ou on se marche dessus. Le monde est différent de d'habitude, les habits et les visages ne me disent rien. Je marche sur le quai de la gare les yeux balayant l'horizon, tout semble si différent, aucun immeuble ni grosse voitures, seulement des arbres, des milliers d'arbres. Je regarde le train, il est bien loin de ressembler au TGV que j'ai pris au départ, il ressemble à une vieille locomotive des années 50. Je descends, avec le cliquetis agaçant des roulettes de ma valise sur les marches en pierres, un peu inquiète. Je sors de la gare et m'assois sur un banc le temps de réfléchir à un endroit dans le quel je pourrais passer la nuit. Le soleil m'éblouit ce qui m'empêche de me concentrer comme il faut et de pouvoir repérer les bonnes adresses. Je regarde dans la pochette avant de ma valise le peu d'argent que j'ai réussis à prendre durant ma fuite.

*45$67ct mouais maigre butin*



Je me lève et glisse dans les rues de la vieille ville avec toujours derrière moi le cliquetis rythmé et infatigable des roulettes de ma valise sur les pavés. Il ya des arbres partout, de l'herbe, des fleurs, des buissons, et même une fontaine sur la place centrale, c'est magnifique. Les ruelles sont larges, un peu sombre mais à ma grande surprise très propre, il n'y a aucune ordure ou rat qui trainent par terre. Les maisons sont en pierres apparentes avec de jolis volets en bois faits main ornés de jolies fleurs dans les coins. Les fenêtres sont en réalités de splendides vitraux avec des carrés de toutes les couleurs ce qui doit être fort agréable vu de l'intérieur lorsque le soleil les caresse de sa douce lumière. On se croirait presque au Moyen-âge avec une gare du tout début du XXe siècle. D'ailleurs, quand je me retourne pour la regarder, la gare n'est plus là, seule une grande forêt verdoyante se dresse là, majestueuse et imposante. Je sens l'inquiétude monter en moi. Au loin j'aperçois un luxueux château blanc avec de grandes tourelles surmontées de chapiteaux bleus émeraude. Il me semble voir de grandes lumières et entendre une musique festive. Je décide donc dallez voir, plus je me rapproche et plus la musique est forte, tout semble redevenir de mon temps. Les maisons tout... je me rapproche d'une boite je rentre cinq minutes mais ne peut tenir plus longtemps, étouffée par l'odeur de cigarette. Je ressors, marche dans la ruelle, soudain des pas pressants derrière moi j'accélère, mon cœur aussi... Je tourne à gauche, cul de sac, je me retourne tremblante, un homme dans l'ombre une arme à la main, pointé vers moi, j'ouvre la bouche pour hurler mais aucun son ne sort quand soudain...


Je me réveille en sueur le cœur battant à toute allure, j'ai encore fait ce rêve, un peu plus loin cette fois mais toujours le même. La respiration haletante je m'assois sur le bord du lit et me sert un grand verre d'eau puis me prend la tête entre les mains.

" Mais qu'est-ce que ça veut dire..."


Il était 10h37 toujours la même heure après ce foutue cauchemar. Je préfère donc me lever plutôt que de rester là à me torturer l'esprit sur une chimère. Je me glisse dans la salle de bain et me faufile dans la douche dans la quelle je reste encore une bonne demi heure, à me détendre à chasser cette dernière image de ma mémoire. Un peu plus tard je pris le volant de ma voiture et me rendis en ville, j'y ai passé tout l'après midi à faire du lèche vitrine. Le soleil décline laissant place à l'obscurité enveloppante de la nuit.

Je marchais dans la rue, me faufilant à travers la foule, je portais une robe rouge à petits poids blancs avec une ceinture noir en dessous de la poitrine, mes cheveux étaient détachés et ondulés.
Je profitais de ma venue en ville pour aller dans cette fameuse boite qui m'avait été fortement recommandé par quelques passant à qui j'avais demandé des renseignements. Là au moins je pourrais me reposer.

J'arrivais enfin à la porte de la boite, la musique faisait écho dans chaque parcelle de mon corps avant même d'y pénétrer. Une fois à l'intérieur j'observais les lieux , tout semblait neuf, la décoration était très kitsch. les tables en verre de toutes les couleurs étaient entourées de canapés blancs nacrés. Les gens riaient et buvaient. L'ambiance était très agréable, seul inconvénient l'odeur pestilentielle de cigarette qui envahissait les lieux. J'essayais toute fois de passer au dessus de ça et de rester un peu.
Je passait ma main dans mes cheveux un serveur revint avec une boisson, offerte par la maison, je lui sourit et m'amusait avec le petit bâtonnet rose fluo qui se trouvait dans mon verre. Je bus une gorgée et reposa mon verre. Une boisson fraîche, que rêver de mieux ? Je finit d'une traite mon verre ne pouvant plus respirer correctement dans ce nuage de fumé.

Dehors il faisait frais mais au moins l'air était agréable à respirer. Je levais la tête vers la lune et marchais à travers les petites ruelles découvrant un peu le quartier. Je ne faisait même pas attention aux rares passants même ceux qui me suivaient...

J'avais comme une impression de déjà vu, les ruelles se ressemblaient, et soudain j'entendis des bruits de pas qui suivaient chacun de mes déplacement dans ce labyrinthe gigantesque. La peur me saisit violemment au ventre, j'accélérais tant que je pouvais mais malheureusement mon poursuivant en faisait de même.

Des tas de questions se bousculaient dans ma tête, étais-ce comme dans mon rêve ? Me suivait-il depuis longtemps ? Est-ce seulement l'écho de mes pas ? Ou dois-je aller ? Finalement je pris à gauche... Et là... mauvaise pioche... Une impasse avec des murs d'une hauteurs invraisemblable, aucun échappatoire possible. Les bruits de pas se stoppèrent peut de temps après les miens. Je fermais les yeux lorsqu'une voix masculine s'éleva de la pénombre.

Il connaissait mon nom. Comment était-ce possible ? Mais le pire c'est que son dernier mot résonnait encore dans ma tête. " Adieu" . C'est la boule au ventre et légèrement tremblante que je me retournais vers l'homme.

L'arme était là droite, inébranlable, le jeune homme se tenait là, droit lui aussi, ne tremblant pas, sûr... En quelques seconde je détaillais le visage de mon futur meurtrier , châtain, une légère barbe de trois jour et des yeux bleus splendide, une carrure ferme et pourtant délicate, à vrai dire s'il n'avait pas une arme pointé sur moi je serais tombée littéralement sous le charme... Bien que.... même avec l'arme...

Cet instant fut bref mais pour moi ce fut comme une éternité qui n'allait jamais se terminer. J'attendais le coup, le bruit, la douleur et le trou noir, plonger dans un sommeil sans rêves. Ne jamais plus se réveiller. Pourtant rien de cela ne vint. Il ne tirait pas, il avait ses yeux plongés dans les miens et je ne saurais dire si c'est larme ou son regard qui me tétanise le plus. Je ne touchais plus terre, je ne savais même plus où j'étais comme si tout le décors c'était éffondré et qu'il ne restait plus que nous trois. Mon meurtrier, le flingue et moi. Un interminable trio.

Je n'osais trop bouger , j'ouvris la bouche pour dire quelque chose mais aucun son ne sortit, je la refermais aussitôt pour ne pas paraitre ridicule. Mes yeux oscillaient entre le flingue et son regard. Je rouvris la bouche une seconde fois et les sels mots que j'arrivais à articuler, une boule en travers de la gorge.

" Je... S'il vous plait.... Ne faite pas ça..."

C'est complètement cliché mais aucun autre mot ne pus allez plus loin que ma gorge. Je fis un pas en avant au risque de me prendre LA balle qui allait faire de moi de l'histoire ancienne... Qui s'inquiéterait d'une jeune femme retrouvée morte au fond d'une ruelle après tout. Il y a deux solutions, soit il me tire dessus maintenant et l'histoire s'arrête là, soit il revient sur ses pas mais me laminera plus tard. Je ne sais la quelle est la pire. Je pris une grande inspiration et approcha très lentement ma main tremblante vers l'objet de métal, voulant qu'il aille gentiment à terre.

Toujours rien, pas un mot, aucun geste. J'avançais d'un pas très lent, tremblante. Soudain il arma rapidement l'objet, je me stoppais net en fermant les yeux. J'avais très bien compris le message. Je ne sais pas depuis combien de temps dure cet atroce challenge. L'engin avait une trajectoire fixe, la distance qui nous séparait s'était rétrécie et la balle ne ferait que plus de dégâts que si j'étais restée dans ma position initiale.

Un premier éclaire déchira le ciel, je sursauta en crispant les yeux pensant tout d'abord qu'il avait tiré. Mais non, toujours rien. Il était inébranlable, du moins, dans la stature. Et pourtant à l'intérieur de lui semblait se jouer un duel intense, dont la fin est encore inconnue mais qui pourrait s'avérer tragique. Il laissa échapper un premier soupire, j'étais tendue, nerveuse, apeurée, désireuse... Désireuse ? allez savoir ce que cela vient faire là. Dans un moment aussi critique... Il sortit une seconde arme qui me tétanisa encore plus qu'il y a quelques secondes, mais celle-ci resta rivée vers le sol. Un peu comme une roue de secours au cas où... Mais au cas où quoi ?

Un silence pesant, mes yeux restent clos, ne voulant pas voir la flamme s'échapper de l'arme, le sourire de contentement de mon agresseur. Un bruit métallique lourd vint troubler cet instant interminable, comme pour donner le verdict. Mes yeux s'ouvrirent quasi immédiatement. L'homme ne tenait plus l'arme de mon futur crime et il ne sembla pas le remarquer immédiatement, comme si ce n'était pas lui qui avait voulus ça, comme si quelque chose au dessus de toutes décisions morales avait tranché pour lui. Elle, elle gisait sur le sol. Un second éclaire vint troubler l'instant, me faisant de nouveau sursauter.

Il fit quelques pas pour rebrousser chemin puis s'arrêta et m'ordonna de ramasser son jouet et vite. J'avais les jambes en coton, je pris toute fois l'arme entre mes mains tremblantes et commença à marcher avec un peu de difficulté, comme si mes jambes ne voulaient plus avancer, qu'elles avaient trop bien compris le danger qui me menaçait. Je me demandais s'il ne fallait pas mieux que je tire et que je le tue pour éviter toute nouvelle menace. Mais non je gardais l'arme dans mes mains sans pour autant la braquer sur lui. Je le regardait, et quelque chose d'étrange me partageait, je ressentais de la colère, de la peur, de l'attirance, un désir fou et pourtant un dégout profond avec une superbe incompréhension. Je me perdais complètement et refusa de me perdre d'avantage dans mes pensées lorsqu'il me fit signe de presser le pas sous peine de finir comme ce qui aurait dut se passer...

Je ne comprend pas, pourquoi a-t il renoncé ? Que s'est il passé ? J'arrivais à sa hauteur sans dire un mot mais n'en pensant pas moins. Je lui tendis son arme en faisant tout mon possible pour ne pas montrer que ma main était encore sous le choc... J'avais les yeux fixés sur le sol n'osant les lever. Je ne sais pas où, ni comment il m'emmenait mais tout ce que je savais c'est que je ne me sentais pas en sécurité. En repassant devant la boite je n'avait qu'une envie c'est d'appeler le vigile, qu'il m'aide, mais rien... Quelque chose de plus fort m'empêchait de le faire... Blocage...

Je relevais timidement les yeux vers lui, son visage montrait les stigmate d'un conflit interne profond, d'une grand incompréhension, comme si lui non plus n'avait rien compris.

Cela m'avait fait drôle, je commençais à comprendre ce qu'avais pus ressentir mes victimes lorsque je leur demandais leur dernières volontés. Cette peur qui te paralyse doucement, qui s'infiltre dans chacun de tes membres t'empêchant de faire le moindre mouvement, la gorge sèche et les mains tremblantes, la tête bourdonneuse et les jambes qui refusent de courir. Courir, mais pour allez où ? Dans le mur ? Directement dans la tombe oui...

Je sortais lentement de mes pensées en observant du coin de l'œil le jeune homme qui semblait en conflit permanent avec lui même. Il semblait complètement surpris que je lui rende son arme, il espérait quoi ? Que je la prenne et que je lui tire une balle entre les omoplates peut être ? L'idée m'avait traversé l'esprit mais seulement un dixième de seconde car si j'avais fait ça, si j'avais braqué l'arme sur lui, je pense qu'il l'aurait sentit et comme il avait l'air plus rapide que moi sur ce plan, j'aurais finit avec une balle au milieu du front avant même de pouvoir dire ouf.


C'est pourquoi je n'ai rien fait de tout cela, il m'avait épargné une fois, mais peut être pas une seconde. Cela aurait peut être été une autre personne je n'aurais pas hésité et j'aurais tiré, mais là non, l'idée m'était limite insupportable, et je l'avais chassée aussi vite qu'elle était venue. Je reposais le regard au sol, replongeant ainsi dans mes pensés. J'essayais de savoir ce à quoi ceux à qui j'avais ôté la vie avaient pus penser à l'instant où j'appuyais sur la détente. Je ne savais pas ce que c'était, et franchement je ne renouvellerais jamais l'expérience...

Je sentis alors son regard se poser sur moi, comme s'il me surveillait, comme s'il voulait savoir ce que je risquait de faire, pour l'instant je me contentais de le suivre, mieux valait ne pas poser de questions. Je verrais en suite ce qui arrivera mais pour l’instant je me contentais de regarder mes pieds qui commençaient enfin à vouloir fonctionner correctement. La peur n’avait pas totalement disparue mais elle avait beaucoup diminué.

Un peu plus loin, une fois la boite dépassé, nos regards se sont trouvés, il était toujours glacial et légèrement perturbé par ce qui venait de se passer. Mais merde qu’est-ce qu’il a de beaux yeux, ce n’est pas humain de me mettre entre les mains d’un « tueur » aussi charmant. C’est même assez dangereux car je peux vite oublier que s’en est un, même si l’image de son flingue pointé sur moi ne me quittera jamais. Et d’un coup, un sourire se fendit sur les lèvres du jeune homme, un sourire sincère laissant apercevoir un fond peut être plus doux. Serait-ce un tueur au cœur tendre ? Non je ne pense pas… Bien que… à moins que… Non… Si… Ce n’est peut être après tout qu’un débutant ? Je ne suis peut être que sa première victime ? Mais en y réfléchissant bien, la manière dont il avait tenue son arme avec une précision folle indiquait tout le contraire… Je me perds complètement… Je lui rends toute fois son sourire encore légèrement apeurée par la situation. Mais où est la caméra cachée ! Je suis bête, ça risque pas d’arriver dans un endroit pareil…

Pendant que je me torturais l’esprit en quête de réponses plus ou moins plausibles, nous arrivions à hauteur d’une sublime Impala, il pénétra à l’intérieur me faisant signe de grimper à mon tour. A cet instant j’aurais pus en profiter pour courir, courir loin et vite, mais mes jambes en firent tout autrement et je me glissais sur le siège passager avant. Il reprit avec une voix un peu plus calme que tout à l’heure. Liam… viola donc le nom de cet homme si particulier. Des tas de questions se bousculaient dans ma tête, je préférais les taire… pour l’instant.

« Pas la peine de me présenter je pense… »

J’attachais ma ceinture, mon ton avait été légèrement froid et distant un peu serré par la peur. Je tournais la tête vers la fenêtre ne sachant vraiment pas ce qui allait m’attendre une fois le moteur démarré.

Son regard était devenue plus doux, beaucoup plus tendre même. Et à vrai dire ce côté-ci du jeune homme me plaisait encore plus qu'au départ. Lorsque je lui rétorqua que je n'avais nullement le besoin de me présenter un joli sourire se dessina alors sur son visage. Vu de comme ça il est loin de ressembler au tueur sanguinaire qu'il peut être. J'allais commencer mon petit interrogatoire lorsque des voix plus où moins fortes se mirent à résonner dans la rue. Un groupe de jeune qui semblait décidé à vouloir continuer leur petite fête à l'extérieur de la boite, et surtout, les hommes, si ont peut les appeler ainsi, avait l'air de vouloir épater ce qui pourrait être des filles complètement abruties par des rires de bécasses prête à tout pour plaire au chef de la bande. Mouarf.... pathétique...

Je retournais mon regard vers Liam qui me fit un sourire forcé avant de sortir de la voiture. Qu'est ce qu'il pouvait bien y changer ? Leur dire de parler moins fort parce qu'il devait avoir une discution importante avec une victime à lui qu'il n'avait sut descendre ? Humm loin de lui cette idée je pense. Une envie d'expulser ses besoins sanguinaire ? Peut être...
Il se retourna vers moi me faisant signe de rester dans la voiture. J'y resterais... pas longtemps. Si ça dégénère autant intervenir avec un sourire et hop... enfin ça a jamais marché mais qui ne tente rien n'a rien comme on dit. Il claqua la portière e s'installant dessus, au léger nuage de fumé qui apparaissait tout d'un coup on pouvait deviner qu'il avait allumé une cigarette. J'observais à travers le par brise la scène.

Le groupe s'avançait vers Liam qui ne bougeait pas d'un poil. Ce qui confirme donc ma thèse tout à l'heure, il à l'habitude de ce genre de situation... Mais du coup, le trouble s'initie un peu plus en moi... Pourquoi n'a t-il pas tiré ? Plus tard, plus tard... Pour l'instant je me contente d'observer la scène, silencieuse. La discution commençait, et franchement pour des petits branleurs ils visent haut... la chute va faire mal. Je fixais toujours le jeune homme appuyé contre la portière qui eu vite fait de clouer le bec aux 99% de la bande qui s'était reculé. Évidemment cela aurait été trop facile qu'ils partent tous sans demander leur reste, mais non, seul le leader du groupe avait campé sur ses position.

Il releva le bord de sa veste et retira une arme de sa ceinture, son adversaire ne bronchait pas et s'alluma une cigarette tandis qu'il lui réitérait sa demande, la voiture et moi même. L'homme recracha sa fumée se contenta de soupirer et de faire la description de l'objet, un sourire amusé se dessinait alors sur mes lèvres. Si le gamin n'avait pas compris qu'il avait à faire à plus fort que lui c'est qu'il était suicidaire ou tout simplement abruti.

Liam sortis alors ses deux flingues et en pointa un sur un des membres du groupe et l'autre sur le petit jeune en face de lui. Il les menaça avec, on pouvait le deviner, le sourire aux lèvres. Je me détachais pensant que nous n'étions qu'à deux pas de la boite et que le vigile nous repérerais facilement et aurait vite fait de relever la plaque de la voiture avant d'appeler les flics. J'avais eu assez d'émotions pour ce soir. J'ouvris la portière et descendit de la voiture allant au côté du hors la loi avec un regard pleins de malice en prenant un air sérieux incroyablement proche de la réalité.

Je m'étais tournée vers les gamins, la plus part faisait oui de la tête, aucun mots ne pouvant sortir de leur corps frêles. Je fixait alors le jeune homme qui se trouvait en face de Liam ne le quittant pas des yeux.

Lorsque je le rejoignit il me lança un regard noir, qui ne m'arrêta surement pas. J'étais partis pour qu'il y ai juste le moins de gamins choqués possible. Et puis, ça fait un peu tache de s'attaquer à plus faible même si ceux là ne le savent pas encore. D'ailleurs le gamin qui tenait son flingue ne semblait pas tellement convaincue, ou alors il avait peur. Difficile à savoir même si ses mains tremblaient encore, à le regarder comme ça on devait deviner le niveau de stress important qu'il devait avoir, le cœur qui bat à se rompre, les mains qui deviennent moites, la gorge sèche... Évident.

Lorsque Liam tourna la tête vers le groupe complètement apeuré, il se mit à sourire, à vrai dire c'est la première fois que ça marche généralement tout le monde rigole et ça part en festival de coup de feu. Mais là nous, tout le monde était sage, un peu trop même à mon gout, ça cache presque quelque chose, mais quoi... Allez savoir. Il rangea ses armes, je ne pus me retenir de sourire à mon tour, aurais-je ne serait-ce qu'une légère emprise sur ce redoutable prédateur ? Là aussi grand mystère. Sentir ses doigts sur ma joue, me fis frissonner, pourquoi, mais pourquoi je frissonne ? Surement parce qu'il fait un peu frais, ouais ça doit être ça hein. J'avais une impression étrange, cette impression qui te resserre le cœur et te le rend lourd, même si ce n'est que pour semer la confusion chez l'adversaire, ce geste, tendre, me rappelait amèrement mon frère. La même douceur la même manière de parler, ainsi que dans le même regard doux. C'était un peu comme un flash, je souris doucement pour masquer ce souvenir douloureux. En tout les cas il jouait le jeu lui aussi. Au moins on était d'accord même si, j'en suis sûre, un bain de sang ne l'aurait pas dérangé.

Je remontais dans la voiture comme il me l'avais indiqué et repris ma place initiale. Quelle soirée étrange. Soudain le gamin se jeta littéralement sur Liam, enfin c'est ce qu'il à voulu faire, car en une fraction de seconde il se retrouva sur le sol le visage en sang, le nez à coup sur fracturé ou même cassé et surement plus. Je posais ma main sur mon front en levant les yeux au ciel, c'est pas possible il était donc vraiment bien abrutis, c'était pas la peur qui le faisait tenir, c'est son égo sur dimensionné. Mon acolyte n'avait pas tiré, encore une fois, alors qu'il aurait pus. Et pourtant, rien juste un bon coup bien placé, le coup avait été si sec et si violent que le bruit des os brisés était passé à travers la carrosserie de la voiture résonant encore dans ma tête.

Il regagna sa place, et essuya le sang sur sa main et sur l'objet avant de m'adresser un sourire et de m'autoriser à faire mon petit interrogatoire.


Le ton que j'employais était redevenus plus calme que tout à l'heure. Mon regard oscillait entre la route et son visage que je scrutais avec attention. Guettant la moindre émotion apparente. Ne manquait plus qu'à savoir où est-ce qu'il m'emmenait, pourquoi il avait voulus m'éliminer et surtout pourquoi il ne l'avait pas fait. Pourquoi il m'invita à le rejoindre dans sa voiture, ce qu'il comptait faire de moi et..... et encore pleins de choses encore. Je regardais das le rétroviseur extérieur, le petit groupé s'éloignait à vue d'œil.

Mon regard se reposa sur le jeune homme, mais cette fois ce n'était plus le même regard que tout à l'heure, il y avait plus de douceur, de tendresse voir même une touche maternelle. Ça aussi ça restera un mystère profond, une sorte d'attachement rapide, un peu trop rapide surement, trop étrange. Plus je l'observait et plus le trouble en moi grandissait, je préférais donc reposer mes yeux sur la route essayant de repérer discrètement des panneaux mais à la vitesse où nous allions c'était quasi mission impossible. Je me contentais donc de regarder ce qui ressemble à un paysage de vie nocturne. Croisant les jambes et posant mon coude dessus appuyant mon menton dans le creux de ma main, attendant alors les réponses à mes deux premières questions.

Perdue, voilà c'est ça je sis complètement perdue, je ne sais que penser de tout ça, mon cauchemar c'était réalisé, et ça... ça me laisse bouche bée et complètement à l'ouest. Plus j'y repense et plus tout ceci est étrange, je me dis que ça aussi ce n'est qu'un rêve que je vais me réveiller, je serais dans mon lit et j'aurais mes deux chatons allongés contre mon ventre. J'irais dans la salle de bain prendre une bonne douche et après j'irais me poser à la plage, surtout ne plus bouger.

Malheureusement ce n'est pas le cas, je suis bel et bien dans la réalité, une trop dur réalité. Mes questions le fit sourire, une nouvelle fois, et quel sourire, mais c'est un sourire qui en dis long. Comme si pour lui c'était une évidence pure et simple. Il semblait hésiter à répondre mais il ne le fit pas longtemps. Il déballa tout. Je n'ai pus dire un mot qu'il entamait déjà la seconde réponse. Ma mère, cette salle vipère, mettre ma tête à prix ? Jusque là ! Elle est vraiment pourrie jusqu'à la moelle, comme si mon père ne m'avait pas donné assez de douleur, il faut en plus qu'elle me foute les tueurs à gage sur le dos ! Jusqu'en Amérique mais je nage en pleins délire c'est pas possible !

Plus ses paroles s'enchainaient et plus je me décomposais, blanche, presque transparente... Il devait surement penser que j'étais au courant, mais la vie de mes parents ça fait bien longtemps que je n'en ai plus rien à faire. Et lui, cet homme, il voulait rafler la récompense ? Me tuer pour du fric ? J'y crois pas, je laisse tomber ma tête en arrière tout contre l'appuie tête en fermant les yeux. Complètement perdue, même pire. J'allais rétorquer quelque chose lorsqu'il donna un violent coup de volant pour se garer dans une ruelle, pour éviter les flics et l'ambulance qui étaient déjà sur nos talons, les jeunes savent plus tenir leur langue de nos jours... Je m'agrippais à mon siège redressant la tête qui s'était heurté contre la fenêtre gardant les yeux fermés, quand je les rouvris c'était pour lui crier dessus, il aurait pus au moins prévenir que je ne cogne pas la tête contre sa vitre !

" Mais t'es complètement malade ! Alors déjà j'apprends que tu veux me tuer juste pour toucher du fric, parce que évidemment ma mère à mis ma tête à prix alors qu'elle aurait très bien pus se contenter de son foutue avis de recherche NON c'est là qu'il vient mon deuxièmement faut qu'elle me colle le pire des truand sur le dos et en plus celui là il est même pas foutue d'appuyer sur la détente...."

Je m'arrête net, c'est le coup de stress du moment qui me fait dire tout ça, à l'instant même j'étais une vraie boule de nerf, j'avais su rester calme jusque là mais les nerfs lâchent complètement ça sort, je ne tiens plus. Il s'était allongé sur son siège, dans le noir, ce qui en plus était loin d'être rassurant, je pourrais sortir et rentrer chez moi certes, le problème étant que je ne sais absolument pas où je me trouve ce qui pourrait compliquer grandement ma quête.
Je me détache et prend ma tête entre mes mains en soupirant pour faire redescendre la pression. C'est pas possible bon dieu c'est pas possible c'est pas vrai ! Mais dans quelle merde je me trouves moi !

" Alors dis moi, pourquoi.... Pourquoi t'as pas tiré ?"

J'avais repris plus doucement que précédemment mais avec un ton toujours aussi pressant. Je sentais son regard sur moi même s'il ne me voyait pas. Je le savais, je le sentais, j'en étais même sûre. Je ne comprenais pas pourquoi il restait là, dans le noir, pourquoi il ne redémarrait pas le moteur, pourquoi on ne partait pas d'ici... Pourquoi... des pourquoi il y en a tellement dans ma tête, des tonnes et des tonnes. Je les tairais pour l'instant.

Je sentais que j'avais fait une boulette, une bonne grosse boulette collante. J'entendis quelques seconde après mon évacuation sentimentale un cliquetis métallique me rappelant affreusement celui d'une arme prête à faire feu. Et re belote, il avait une nouvelle fois son arme pointée sur moi, et ça je le sens, même dans le noir. Je ne vois pas son visage, certes, mais je peux devine l'état dans le quel il se trouve une colère bien profonde, et peut être même de la frustration. Frustré du fait que je l'ai empêcher de finir son petit défoulement. Si j'avais sut je l'aurais laissé finir avec plaisir au lieu d'avoir cette arme pointée sur moi qui me remonte à vitesse grand V mon niveau de stress. "N'oublie pas la situation" T'en fais pas là je me la remémore bien, en couleur en format 16:9 et en 4D c'est génial hein ? Euh non pas vraiment.

Sa voix était emplie de colère, dure, tout comme je l'avais imaginé précédemment. Je sentis alors un léger courant d'air, il devait surement avoir baissé son arme, je laissais échapper un soupir de soulagement avant de lui demander pardon. Je m'étais complètement laissée emporter par mes émotions et je commençais à m'en vouloir de lui avoir parler ainsi. Mais après tout c'est de sa faute tout ça... Mais je ne sais pourquoi je n'arrivais pas à lui en vouloir.

Il mit un certain temps avant de me répondre, ça réponse elle même me surpris énormément et ne pus que me faire sourire. J'avais alors un peu d'influence sur l"homme le plus redoutable que je connaisse jusqu'à maintenant. Au bruit que faisait son siège on pouvais en déduire qu'il s'était allongé. J'allongeais alors mon siège et me glissa sur la banquette arrière.

J'étais à présent derrière lui, mes mains glissèrent lentement sur ses épaules, sans gestes brusques, puis, je commençait à les lui masser doucement. On pouvait sentir qu'il était tendu, tout ses muscles et ses nerfs étaient tirés. Il ne se détend donc jamais, même dans le noir ?

" Détend toi maintenant, ça passera tu vas voir... Il faut juste que tu te laisse un peu allez"

Sentir ses épaules même à travers ses vêtements sous mes doigts me faisait bizarre, une sensation étrange qui me parcourait en allez retour, loin d'être désagréable en tout les cas. J'espérais juste qu'il n'allait pas me briser le poignet en m'ordonnant d'arrêter. Non je voulais qu'il se laisse faire, qu'il baisse la garde même s'il parait décontracté son corps dis tout le contraire.

On continuait d'entendre les sirènes de la police, je ne sais combien de temps nous allons rester là, tout les deux, dans le noir, seuls... Mais au moins mon petit massage serait une bonne manière de faire passer le temps. A moins qu'il ai d'autres plans en tête.

"Ça va mieux ? Je te fais pas mal au moins ?"

Je ne pouvais m'empêcher d'être tactile avec lui, je ne comprenais pas pourquoi d'ailleurs, il était très attirant certes, mais il avait toute fois essayé de m'abattre comme un vulgaire lapin... mais je l'avoue une nouvelle fois il était terriblement attirant, malgré ça j'essayais de ne pas trop le montrer, garder ça pour moi continuant doucement mon massage attendant un mot, une réaction.

Il semblait complètement perdu dans ses pensés et n'avait même pas remarqué que j'avais quitté ma place initiale. Ce n'est que lorsque je déposais doucement mes mains sur ses épaules qu'il sursauta et réalisa que je n'étais plus à ses côtés. Il ne repoussa en rien mes actes, un talon d'Achille ? Surement ! Il se laissa glisser dans son siège laissant échapper quelques soupirs à chaque nouveau roulement de doigts. Ce qui était assez... troublant, nous étions dans le noir, les sièges complètement baissés et le jeune homme soupirait, si quelqu'un passait par là il aurait très bien pus se faire de fausses idées... si toute fois quelqu'un était passé par là.

Je me mordis la lèvre l'espace d'un instant, osant imaginer passer une nuit avec lui. Non mais qu'est ce qui me prend d'imaginer ça moi, ça va vraiment pas, ça doit être le choc, ouais ça doit être ça... Espérons le, je ne voudrais tout de même pas réussir à m'enticher d'un tueur, j'aurais peur, trop peur... qu'il ne revienne plus.
Mais pourquoi il se laissait faire lui aussi, il m'aurait repoussée ou tuée dès le départ je n'irais pas m'imaginer des choses pareil, même si... même si dès que j'ai croisé son regard l'idée me frôla l'esprit.
Je secouais doucement la tête pour revenir à la réalité. On pouvait entendre les sirènes qui recommençaient à venir par là, et je sentis alors sous mes doigts tout ses muscles se retendre de nouveau. Ah bah ça à servit à quelque chose que je lui fasse un massage hein ! N'empêche qu'il avait essayé de me tuer et moi la seule magnifique et merveilleuse idée que j'ai eu à la place de fuir c'est de le suivre et de lui faire un massage... qui n'avait pas l'air de lui avoir déplus toute fois.

Il redressa son siège vivement, reprenant maintenant l'allure d'un pilote prêt à tout pour... pour s'amuser ? C'est ce qui en ressortait, du moins c'est ce que j'aperçus sur son visage lorsqu'il démarra le moteur et alluma ses pleins fars. Il semblait requinqué, avoir une seconde jeunesse. C'est moi qui avait fait ça ? C'est plutôt surprenant. Il se retourna alors vers moi avec un sourire enjoué. Rester derrière ? Hum pourquoi pas mais seule c'est p... non mais qu'est ce que je suis entrain de dire là moi ! Ça va pas ! Je crois que j'ai vraiment un problème, demain j'irais chez le médecin ça se trouve j'ai du avoir une piqure de moustique arriéré quelque part... A moins que... non ! Je refuse ! C'est clair ? Je refuse de m'attacher à quelqu'un aussi rapidement ! Stop ! Frein à main tiré on calme ses ardeur jeune demoiselle et on se concentre sur la situation.

J'attachais alors ma ceinture et la marche arrière s'enclencha, il arriva pile à la hauteur des voitures des forces de l'ordre affichant toujours ce petit sourire malicieux. Il descendit sa vitre et leur lança un défit. J'espère au moins pour lui qu'il savait ce qu'il faisait, et apparemment oui. Il démarra en trombe leur laissant toute fois une chance de pouvoir le garder en ligne de mire. Les flics tombèrent immédiatement dans le panneau et le suivirent sans poser de questions.

J'étais installée dans mon siège et glissa légèrement lorsqu'il prit son virage. Je collait donc ma poitrine contre le dossier de son assise en posant un bras contre son torse et laissant ma tête s'installer contre l'appuie tête. Ainsi faisait mine de regarder la route tout en étant contre lui? autant joindre l'utile à l'agréable non ? Je n'avais qu'une envie déposer doucement mes lèvres dans son cou... Mais non, il FAUT lutter je ne suis pas si facile que ça d'habitude. Je suis même très loin de l'être, mais alors, qu'est ce qu'il m'arrive ?

"Tu crois qu'ils vont tenir combien de temps ? Ah et aussi, on va où ? T'as pas l'intention de me déposer dans un motel au bord de la route pas vrai ?"

Bah quoi il m'a dit que je pouvais poser mes questions quand même ! Je sais je suis... attachiante et j'aime ça.

La course poursuite était enfin lancée, pour le plus grand bonheur du pilote placé juste devant moi. Et bien dis donc la journée commençait aussi fort qu'elle s'était terminée hier. C'est loin de me déplaire en tout les cas. Ça met un peu de piment dans la vie et je dois avouer que tout ce qui est relevé me plait énormément. Jusqu'ici aucunes fautes concernant le temps que j'ai passé avec lui, bon d'accord si j'oublie le fait qu'il ai voulue m'éliminer... pour de l'argent.

Il continuait ses zig zag dans les rues, les flics toujours aux trousses. Je dois avouer qu'il maniait le volant avec une grande précision et une grande classe. Il savait allier les deux dans une harmonie totale. Il sortit son téléphone de sa poche avant de passer un coup de fil qui semblait prometteur pour la suite des évènements. Il avait un sourire amusé comme un gamin avec un nouveau jouet, décidément je le verrais passer par des tas de facettes différentes ce soir. Il me prévint soudainement, tout mon corps se crispa pour éviter de trop voler lors de ce demi tour assez radicale, je ne pus m'empêcher de fermer les yeux, ma main sur son t-shirt se crispa elle aussi, comme un réflexe.
Puis il pris la parole pour répondre à mes questions, cet homme est multifonction c'est incroyable mieux que le mixeur de chez Moulinex !

"Oui effectivement j'ai déjà hâte d'y être ! Profitons bien de ces dix minutes alors, montres moi ce que tu sais faire !"

S'amuser et s'éclipser pendant l'effet de masse, ce n'est pas une mauvaise idée ! Pour aller chez moi ? Prendre mes affaires ? Mais pour quoi faire ? Je vais pas quitter mon loft quand même ! Je viens de l'avoir j'ai refait toute la déco et ça sent encore la peinture fraîche dans l'entrée et le salon ! Il faut qu'il ai une bonne explication à me fournir, je suis pas du genre à partir en week-end campagne comme ça à l'improviste ! En plus ça laisse quelques sous entendus... Allez chez lui ? Pour quoi faire si on passe chez moi ? Je ne comprend plus rien là. C'est fou comme depuis quelques heures je ne comprend plus rien à ma vie. Mais son sourire me rassurais quelque peu.


Il semblait replongé une nouvelle fois dans ses pensées, ou alors était il complètement concentré sur ses mouvements de volants, pour éviter d'atterrir dans le mur. Ça serait fort désagréable de finir tout ceci dans une chambre d'hôpital. Puis il se retourna vers moi comme s'il avait capté que sa dernière phrase ainsi que ce sourire béa sur son visage pouvaient porter à confusion. Et là je sens qu'il va me dire la raison de tout ça.

"Je... non ça ne me dérange pas..."

Je ne savais que répondre à ça, il me perdait encore un peu plus. Il avait voulu me tuer et maintenant... j'ai comme l'impression qu'il veut me protéger ! Mais ça n'a aucun sans... et son 'je serais obligé de faire un carnage' généralement on ne dis ça qu'aux personnes à qui ont tiens non ? S'était-il déjà attaché à moi ? Non impossible. Rahhh que dire... que faire. Plus les secondes passaient et plus je repensais à ce qu'il venait de me dire, serait-il prêt à se sacrifier pour me laisser en vie ? Non... non... NON je refusa catégoriquement. Comment un mec qui en impose autant, et qui, j'en suis sûre, en fait trembler plus d'un, serait prêt à se sacrifier pour une gamine comme moi ? Non j'ai du mal saisir le sens de la phrase, et pourtant son sourire appuyait cette thèse...

"Je... hum... oui c'est peut être pas préférable effectivement."

Les voitures des forces de l'ordre nous avaient presque encerclés, il se faufila entre certaines voitures et la course reprenait de plus belle. Toujours plus intense. Mais les voitures de courses qui se trouvaient plus loin étaient en fait celles de flic et hpp re-demi-tours, on s'enfonçait dans la grande rue et les dix minutes étaient presque écoulées. Je retirais très lentement ma main de son torse la laissant glisser dessus.

Il semblait avoir senti mon léger malaise lorsqu'il aborda "l'emménagement" mais ne relevais rien, de toute manière même s'il le faisait je ne saurait quoi lui dire. Alors que je retirais lentement ma main, la sienne vint se coller tout contre elle ses doigts cherchant les miens. J'avais pensé qu'il n'avait pas remarqué qu'elle était ou alors qu'il s'en fichait mais apparemment non. Je ne pus m'empêcher de sourire, caressant doucement ses phalanges avec mes doigts. Il déposa alors ma main tout contre son torse, sur son cœur, et je pouvais dès alors le sentir battre à une vitesse impressionnante. Il y a un second moteur de bolide dedans ? Il devait battre à cette vitesse surprenante à cause de l'adrénaline causé par la course, c'est élémentaire mon cher Watson.

S'il pouvait sentir mon cœur à cet instant lui aussi il pourrait avoir l'impression de sentir un troupeau de chevaux sauvage lancés au grand galops sur les plaines vertes de l'ouest. Un peu cliché ? Non juste ce que je ressens. J'ai trop dut regarder Spirit en étant petite. En tout les cas il battait aussi vite que le siens alors que ce n'est pas moi qui pilote à cet instant. Puis on entendis un vrombissement sourd de moteur et là, Liam serra un peu plus mes doigts en souriant.

"Je n'attend que ça !"

Lui dis-je le sourire jusqu'aux oreilles, c'était complètement magique. C'était parfaitement synchronisé, un peu comme un ballet. Il éclata de rire et lâcha ma main pour mieux diriger les choses. J'enlevais a main après une petite hésitation et la replaça sur mes genoux. C'était juste splendide et les flics devaient bien rager et surtout se perdre ! Il se mit à hauteur d'une autre voiture et baissa sa vitre, jeune fille plutôt jolie, soit dit en passant, se trouvait au volant. Ils échangèrent quelques mots avant qu'il ne referme sa vitre et de prendre une petite ruelle profitant de l'effet de masse pour quitter la partie. J'étais curieuse de tout et la jeune fille m'intriguait aussi.

"Une habituée ?"

Il détourna les yeux de la route me demandant où j'habitais. Très bonne question... Il faut déjà que je me repère. Je pose ma main sur son épaule et place mon visage à sa droite au même niveau que le siens, me tenant légèrement debout. avant de retrouver mon sens de l'orientation.

"Tu prends à droite tu continue tout droit sur 3km et au 6ème feu tu prends à gauche et c'est l'immeuble 12. "

C'était pas si compliqué en fin de compte. Je gardais ma main sur son épaule et mon visage au même endroit, étant plus fixé sur la route qu'autre chose. Enfin il me fallait un prétexte surtout. On arrivais bientôt à mon appartement et c'était la première personne à entrer dedans. Si j'avais su j'aurais mis du champagne au frais.

Nous avons continué à serpenter dans les rues avant que je ne me souvienne exactement quel chemin prendre.
Nous arrivions enfin en bas de chez moi. Personnellement je préfèrerais qu'il vienne avec moi, mais il a pas l'air très à l'aise. Je me contente alors de lui sourire et de lui dire que je suis une grande fille. Je sors alors de la voiture avant de pénétrer dans l'enceinte de l'établissement.

Je pousse la porte de mon appartement et file dans ma chambre prendre mes affaires, je sortis une valise de dessous mon lit et la posa dessus. J'ouvris alors mon armoire et ne choisit que les affaires qui étaient convenables, laissant le reste dans l'obscurité du meuble en bois. Soudain je sentie quelque chose me frôler les jambes.
Mon dieu comment avais-je fait pour les oublier ! Je pris les chatons dans mes bras et elles se mirent à ronronner comme deux mobylettes en sur-régime ! Qu'allait dire Liam si je me ramenais avec elles ? En tout les cas il sera impossible pour moi de les laisser là, non j'y tient à mes deux boules de poils moi.
Je sortis donc de l'armoire un sac de voyage pour animaux et glissa les deux bébés à l'intérieur. Je pris soin de prendre ce dont elles avaient besoin, quelques jouets, un panier à deux étages, leur croquettes, leur gamelles et surtout leur caisse.
Ce déménagement à l'improviste tournait à la torture, comment allais-je faire pour faire sortir tout ça moi ?

Je sortis donc vite de l'appartement et retourna à la voiture ouvris la portière et lui déclara que finalement j'allais vraiment avoir besoin de son aide. Je n'osais imaginer la tête qu'il allait faire en voyant tout le bric à brac de mes chats, je pense qu'il va croire que je n'en ai qu'un seul, bah non je fais pas les choses à moitié moi. Ça sera soit les chats viennent avec moi soit je reste ici, au choix.
Je me re-glissais dans mon petit chez moi et fila dans la salle de bain récupérer mes affaires de toilette. Fila dans la cuisine vérifier qu'il ne restait pas de produits proches de la fin de consommation. Heureusement que non.

Je me rendis dans le salon l'odeur de peinture fraîche qui remplissait mes narines, me demandant où tout cela allait me mener, ce que ça allait donner, pourquoi soudain cette envie de me protéger alors qu'une heure plus tôt il avait voulu me liquider. Ce n'est à rien y comprendre, et je pense que de toute manière il n'y a strictement rien à comprendre, que c'est comme ça un point c'est tout.
Parfois la vie nous impose ses caprices sans demander notre avis, sans savoir si nous avons d'autres besoins que ceux-ci... Mais après tout, cela e me gène en rien.
En rien.

Je sortis de mes songes en entendant la voix du jeune homme derrière moi, je me retourna en lui souriant.

"Bienvenue chez moi !"

> La femme a été tirée d'une côte d'Adam, près de son bras
pour être protégée, près de son cœur pour être aimée. [Matthew Henry]<

Je l’entendis soupirer lorsqu’il quitta sa voiture pour rejoindre mon petit chez moi. Il m’interpela avec cette voix totalement différente que celle qui m’avait stoppé dans ma fuite un peu plus tôt dans la nuit. Oui j’avais toutes mes affaires, j’étais prête, une nouvelle vie s’offrait à moi désormais, elle serait meilleur en tout point que celle que j’ai mené jusqu’à hier. Et ça, je le devais à ce jeune homme. Jamais je n’aurais pus croire une chose pareil si on me l’avait dite quelques mois plutôt, même si mon rêve, enfin, mon cauchemar me mettait déjà sur la voie. Avais-je réellement fait un rêve prémonitoire ? C’est de la folie, je ne saurais l’expliquer en fait.

- Ça ne te dérange pas que je prenne mes deux chatons ? Je te jure qu’ils sont propres et qu’ils ne font pas trop de bêtises, elles adorent l’eau c’est le seul problème, ou encore elles se glissent dans les draps pour dormir contre nous. Mais c’est le seul truc juré !

Je levais la main droite en signe de bonne parole, espérant sincèrement qu’il ne les refuse pas. Je pris quelques affaires, si on regardait bien j’avais une valise, mon sac de toilettes, mon sac à main et les affaires de mes deux boules de poils qui ne semblaient pas perturbée par tout ce remue ménage… Étrange… En parlant d’étrange, le fait que je me sois autant attachée à Liam était complètement fou, comment en si peu de temps ais-je pus éprouver tant de sentiments différents à son égard ? Tout d’abord il y eu la peur, la haine, la rancœur, l’incompréhension puis tout à filé dans le sens contraire la compassion, l’euphorie, l’attachement, un désir profond tenue secret. Et maintenant on en était là, dans mon appartement, tout les deux, seuls…
Je m’approchais de lui, pose ma main sur le côté de son cou et lui déposa un baiser sur la joue en souriant.

- Merci.

Je pris mes affaires, essayant de lui en laisser le moins possible, j’ai horreur de me faire servir comme une princesse c’est plus fort que moi. Il me demanda ce qu’il devait alors prendre. Je lui indiquais qu’il restait l’arbre à chat ainsi que leur caisse de voyage dans la quelles elles se trouvaient. Je sortis de la pièce retournant vers la voiture des idées sombres à l’esprit. Si Liam avait su me trouver cette nuit, d’autres pourraient très bien le faire ce qui me fit avoir un long frisson qui me parcouru le dos. Ils pouvaient très bien connaître mon adresse, c’est alors que je réalisais vraiment ce que voulait faire le jeune homme ce qui me toucha profondément.
Il avait voulus me tuer m’éliminer, toucher le fric mis en jeu, sans avoir mauvaise conscience par la suite. Et puis, finalement, tout ceci s’évanouit laissant place à une générosité à toute épreuve, allez savoir ce qui l’a fait changer d’avis… Peut être que je suis comme un vieux vin, plus je prends de l’âge plus mon prix grimpe. C’est peut être ça en vrai, il attend le bon moment, que la récompense soit au plus haut pour ensuite me liquider et pouvoir payer des dettes ou je ne sais quelles autres fantaisies.

J’ouvris le coffre toujours plongée dans ces pensées sombres et déposa mes affaires dedans en prenant soin de les ranger parfaitement pour gagner le plus de place possible. Je m’en voulais de partir avec autant de choses mais je ne pouvais pas laisser Luna et Bulle ici. Je m’en serais toujours voulu. A présent j’attendais qu’il revienne, je me rendais compte que lorsqu’il était trop loin je ne sentais pas si bien que ça, trop peur de voir une balle se loger entre mes yeux ou quelque chose dans ce genre là. Je faisais tout pour être sûre que mon stress ne se voit pas, j’essayais de rester souriante lorsqu’il arriva.

- On est partit ?

L’impatience se faisait légèrement entendre dans ma voix, je jetais de temps à autres des regards discrets aux alentours vérifier que tout soit bien désert, le moindre bruit étranger risque de me faire sursauter au risque de faire voir le léger mal être qui me tiraillait de l’intérieur. Je glissais doucement ma main dans son dos avant de retourner me rassoir sur le siège avant passager.